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Lundi 21 avril, en fin de journée, le commandant donne l’ordre de faire le tour de l’île par l’ouest, par un temps idéal pour observer les grandes falaises sous le Mont du Fernand, et celles d’Entrecasteaux. Moment de grâce où le soleil du soir vient baigner d’une lumière chaude ces falaises dantesques, noires, brunes et vertes. On observe au loin la cabane d’Entrecasteaux, au pied des grandes falaises abritant la plus grande colonie au monde d’Albatros à bec jaune. Je me remémore les trois séjours que j’y ai fait, avec mes amis hivernants et surtout Jean-Marc, l’ornithologue de la mission de 1997. Depuis, la cabane, trop proche de la falaise, a été reconstruite un peu plus haut. Mais l’isolement et les difficultés d’accès sont inchangés. Pour y accéder à pied, il faut descendre, depuis le lieu-dit le Pignon à 700 m d’altitude, une profonde ravine qui se termine en falaise équipée maintenant d’une via ferrata.

Falaises du Mont Fernand, Fausse Pointe et, au loin, la « Cathédrale » ou pointe d’Entrecasteaux (photo Loïc Auger)

 

Depuis le bateau, on imagine cette colonie, mais sans se rendre compte de son ampleur. Je retrouve une photo prise par mon ami Jean-Marc, et qu’il m’avait autorisé à utiliser en couverture de mon livre « Saint-Paul et Amsterdam, voyage austral dans le temps », publié aux éditions Gérard Louis en 2004. Ecrire ce livre, qui est une sorte d’anthologie historique reprenant de nombreux témoignages directs ou indirects des explorateurs, chasseurs d’otarie, pêcheurs, naufragés, scientifiques puis membres des missions d’occupation permanente depuis 1950, s’est imposé progressivement à moi, comme une évidence. Débuté en hivernage, d’abord comme un simple catalogue d’extraits de récits par ordre chronologique, je l’ai poursuivi de retour en métropole en complétant mes recherches bibliographiques auprès notamment de la bibliothèque nationale et celle du muséum national d’histoire naturelle. Cette évidence s’est nourrie d’un constat : bien que quelques ouvrages parlent de certains évènements qui se sont déroulés, aucun ne retraçait dans leur globalité l’histoire naturelle et humaine de ces deux îles. A cette occasion, comme d’autres avant, j’avais comptabilisé neuf feux historiques sur l’île Amsterdam, de plus ou moins grande ampleur, provoqués le plus souvent par la présence d’hommes (naufragés, chasseurs d’otarie, expéditions scientifiques). Le premier d’entre-eux, en 1792, était aussi dantesque que celui de 2025 d’après la description de l’expédition d’Entrecasteaux.

Colonie d’albatros à bec jaune des falaises d’Entrecasteaux, en 1997 (photo Jean-Marc Salles)

 

Au crépuscule, nous tournons la pointe Del Cano et ses grandes ravines, puis nous longeons la côte Est à la nuit, identifiant encore la falaise continue créant un bandeau noir entre la mer et les pentes du volcan endormi.

panorama d’Amsterdam (photo Y. Verdenal)

 

L’auteur, devant la pointe Del Cano, avec les falaises d’Entrecasteaux (photo Loïc Auger)

 

Yannick VERDENAL.

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