Mercredi 16 avril, ouf, la houle et le vent ont faibli, le roulis est moindre. Ce matin, beaucoup s’occupent de leur courrier, afin qu’il soit prêt pour la séance philatélique de 15h avant l’escale à l’île Amsterdam qui débutera demain. Tradition bien ancrée, elle consiste à apposer sur le courrier posté à bord ou transmis par les philatélistes le cachet du commandant du Marion Dufresne, et des passagers qui pour la plupart se sont créés un tampon pour l’occasion, mentionnant leur fonction, avec un dessin évoquant le district, la faune ou la flore de celui-ci. La riche iconographie des timbres TAAF ajoute à la qualité esthétique de ces plis, par la célébration d’évènements ou de personnages historiques ou la mise en valeur de la faune et de la flore locale.
Demain donc, arrivée sur l’île Amsterdam où une escale allongée est prévue pour sécuriser la base, évacuée suite à l’incendie qui s’est déclaré mi-janvier 2025 et qui a ravagé près de 50% de la végétation de l’île.
En ces temps troubles de géostratégie mondiale, j’ai choisi, ce jour, d’évoquer le programme Galileo à Kerguelen. Lancé en 2003 par l’union européenne, Galileo vise à garantir l’autonomie dans le domaine du positionnement par satellites face aux systèmes américain (GPS), russe (Glonass) et chinois (Beidou). Le système Galileo permet une radionavigation par satellite à destination d’un grand nombre d’acteurs civils (automobile, téléphonie mobile, sécurité civile…). Les TAAF, comme d’autres territoires ultramarins français, y jouent un rôle de premier plan.
En effet, la répartition mondiale des territoires ultra marins français apporte des sites de premier choix pour ce réseau. Environ la moitié des stations hors d’Europe continentale sont sur des territoires ultramarins français : Tahiti, Saint-Pierre et Miquelon, Kourou, Nouméa, Wallis, La Réunion, et maintenant Kerguelen. Ces sites constituent un relai entre la constellation satellitaire et les centres de contrôle.
Le partenariat avec les TAAF a débuté dès 2012 avec l’implantation d’une station temporaire Galileo. Dès 2017, sur demande de l’union européenne, les TAAF ont développé le projet de station pérenne. La construction de la nouvelle station permanente Galileo débuta en 2020, entièrement financé par l’union européenne, avec l’appui logistique et en personnel des TAAF.
L’exploitation de la station est réalisée par la société Telespazio, en lien avec les personnels des TAAF sur base pour la maintenance quotidienne.
Ce réseau Galileo, déjà pleinement opérationnel sur nos objets numériques du quotidien, est un des exemples majeurs de construction de l’indépendance européenne, si essentielle face aux défis mondiaux à venir. Les TAAF en sont un maillon clé.

Timbre TAAF sur le programme Galileo
Yannick VERDENAL.