Des étudiants à bord et une heureuse coïncidence

Avant de vous raconter dans le détail l’escale à Amsterdam et Saint-Paul, petit portrait de l’équipe de 8 étudiants de l’université de la Réunion et deux accompagnants qui sont à bord, et ont chacun un projet de recherche. Ces étudiants sont d’origine diverse, avec un point commun : avoir un handicap invisible.

Leur présence renforce encore la caractéristique principale d’une rotation sur le Marion Dufresne : l’aventure humaine.

Quentin, étudiant en STAPS, pompier volontaire et réserviste, a déjà fait des missions dans les îles Eparses. Son projet est d’étudier la sédentarité et plus largement l’activité physique des membres d’équipage sur le Marion.

Perle, étudiante en biologie, rêve déjà de repartir dans les îles australes. Elle étudie la biosécurité à bord du bateau et en escale, a participé aux « manips alien » qui consistent à vérifier les fruits et légumes frais livrés sur base pour notamment débusquer les insectes exotiques. Elle a également, avec d’autres, participé à de l’arrachage de plantes invasives.

Tristan, étudiant en master comptabilité, contrôle et audit, s’intéresse à la RSE dans les TAAF (responsabilité sociétale des entreprises ou des administrations). Divers aspects sont étudiés : gestion des déchets, respect de la réglementation, rythmes de travail, biosécurité…

Anna, étudiante en 3^ème année en génie biologique et sciences de l’environnement, étudie les macrodéchets notamment collectés sur la plage lors de l’escale à Tromelin. Parmi ceux-ci, les bouchons permettent de retracer l’origine d’une part importante des déchets, provenant en majorité du continent asiatique.

Yaridje, étudiant en 1é année de licence d’informatique, a étudié les différents réseaux à bord du Marion, qu’ils soient informatiques, ou électroniques. Beaucoup de systèmes d’alarme ou de pilotage exploitent des dispositifs électroniques, ce qui réduit leur vulnérabilité face aux pannes informatiques possibles.

Kelian, étudiant en 3^ème année de STAPS (éducation et motricité) étudie l’isolement des personnels à bord et aussi en hivernage. Via des entretiens, il a questionné le sentiment de solitude et le lien avec l’activité physique.

Carmen, étudiante en 3éme année de licence information et communication, mène une étude de faisabilité pour approfondir le partenariat entre l’université de la Réunion et les TAAF.

Ali, étudiant en histoire, travaille sur l’histoire du Marion Dufresne et de certains épisodes et lieux historiques des TAAF, avec un focus sur la coopération franco-russe.

Tout le monde à bord apprécie les échanges avec les étudiants qui montrent une maturité et un comportement exemplaires. L’aventure humaine à bord du Marion, qui à chaque OP est un peu différente, s’est largement nourrie de ces échanges et de la bonne humeur des étudiants. Tous témoignent d’une expérience extraordinaire qui les marquera profondément. Au-delà des paysages et de la faune si exceptionnels, eux aussi retiennent la richesse des échanges et des rencontres, l’humain avant tout.

Ils sont accompagnés par Marc Gigante, professeur de chirurgie et Xavier de Martin de Viviés, professeur de psychologie.

Xavier est également le petit neveu du Paul de Martin de Viviés, le chef de la première mission météorologique permanente sur l’île Amsterdam en 1950. On échange souvent sur cette première mission, et Xavier fait une présentation sur le bateau avec photos d’époque et lecture d’extraits du rapport de la mission d’installation rédigé par son oncle. Ces missions des pionniers (Kerguelen a suivi une année plus tard), dans des conditions très rudes et précaires de débarquement et d’installation, ont précédé de quelques années la création du territoire des TAAF en 1955. Pour les personnes intéressées, l’article « il y a 10 ans à la Nouvelle Amsterdam » retraçant la première mission et rédigé par Paul de Martin de Viviés est en accès libre dans la revue TAAF n°12, téléchargeable sur le site www.archives-polaires.fr

Lien direct :
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